Le General MIDI (GM), le GS et le XG

 

De nombreux logiciels, cartes sons et autres synthétiseurs affichent désormais une compatibilité avec l'une des trois normes GM, GS, ou XG. Si l'utilité du General MIDI n'est plus à prouver, la cohabitation de plusieurs standards mérite quelques éclaircissements.

    Pour l'utilisateur souhaitant simplement écouter une musique, ou pour le concepteur multimédia désireux d'ajouter un fond sonore à son application, le format MIDIFILE fut une aubaine. Il assurait en effet que quelle que soit sa configuration matérielle et logicielle, on pourrait aisément rejouer une séquence composée par un autre. Mais seules les notes et la gestuelle du musicien étaient codées, ne garantissant en rien une similitude sonore entre deux environnements. En effet, les sons de chaque carte, de chaque synthétiseur, étaient différents, à la fois par leur timbre mais aussi par leur organisation. Le patch numéro 15 pouvait être un piano sur un synthétiseur X, et une trompette sur une machine Y. Une connaissance du MIDI, ainsi qu'une patience sans limite étaient donc requises afin de faire les réglages nécessaires pour écouter son morceau favori.

La MMA remédia à se problème en créant en 1991 le standard GM (General MIDI), dont le but est justement d'unifier le comportement des générateurs de sons face à une séquence MIDIFILE. Pour prétendre afficher le logo tant convoité, un instrument doit être multitimbral et polyphonique sur 24 voies, et inclure un minimum de 16 familles de timbres (pianos, guitares, cordes...), regroupant chacune 8 variations (par exemple, pour les cordes: violon, violoncelle, contrebasse, etc...). Le principal avantage de cette unification est qu'à chaque numéro de patch correspond désormais un instrument du même type quelle que soit la machine. Ainsi l'instrument n°71 sera toujours un basson et le n°12 un vibraphone. Le générateur doit également contenir un kit de batterie, dont le mapping (emplacement des percussions sur le clavier) est lui aussi normalisé. Enfin, les contrôleurs continus les plus courants doivent être reconnus.

Certains ont trouvé que ce standard n'était pas très précis: décrire une sonorité uniquement par un nom d'instrument demeure assez évasif... c'est pourquoi la MMA planche actuellement sur deux autres niveaux de standardisation. D'autres ont remarqué que le GM était trop sommaire, comme le constructeur Roland, qui présenta à peu près en même temps un système similaire: le GS ou General Standard. Bien que compatible avec le GM, il n'est pas normalisé et ne concerne que les instruments de la marque Roland. Par contre, il va beaucoup plus loin, proposant d'accueillir jusqu'à 16384 sonorités (128 banques de 128 sons), les instruments absents étant automatiquement remplacés par leur plus proche voisin (du point de vue sonore). Plusieurs kits de batterie sont également disponibles et il est possible, par l'intermédiaire des messages NRPN, de régler les paramètres des sons: résonance d'un filtre, vitesse d'un LFO etc... Le GS est mis à contribution dans les dernières machines Roland, tel le Sound Canvas. Bien que les messages exclusifs ne soient pas standardisés dans le GS, il sont les mêmes pour toutes les machines s'y référant.

Plus récemment, un autre géant nippon, Yamaha, a proposé sa propre version, allant encore plus loin. Il s'agit du XG, pour, vous l'aurez compris, eXtended General MIDI. Celui-ci, également compatible avec le GM, autorise en particulier une édition plus poussée des paramètres du son et une normalisation des messages exclusifs. Les récents QS300 et CS-1x, ainsi que les MU50, MU80 et autres cartes DB50XG mettent ce standard en avant.


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